Articles du journal quotidien << Sud-Ouest >>
Posté : 28 avr. 2008, 10:18
http://www.sudouest.com/280408/reg_chma ... 332156.xml
PÊCHE. --Quelles sont leurs satisfactions, leurs angoisses ?--
Le président départemental des pêcheurs fait le point
« Arrêtons le pessimisme » : Propos recueillis par David Briand
Le Saintais Jacques Fouchier est le président de la Fédération départementale de pêche, qui rassemble 24 associations dispersées sur l'ensemble de la Charente-Maritime. Juste avant l'assemblée générale de la Fédération, qui s'est tenue à Saintes samedi, il a accepté de répondre aux questions de « Sud Ouest ».
« Sud Ouest ». Que faut-il retenir de cette année ?
Jacques Fouchier. La pêche est pleinement insérée dans son environnement. Cela se manifeste à travers la forte hausse des animations effectuées dans tous les domaines. Un chiffre pour s'en rendre compte : + 47,50 % de demi-journées d'animations vendues en 2007, ce qui représente 1 486 personnes inscrites, contre 990 en 2006.
Nous nous rendons d'ailleurs compte que l'animation prend de l'ampleur, car les offices de tourisme nous sollicitent de plus en plus. Les curistes et les gîteurs nous le prouvent aussi. La pêche, qui a longtemps été un loisir artisanal, pratiqué par des pêcheurs qui prenaient égoïstement leur carte annuelle, devient donc une activité économique à part entière.
Et au niveau des adhérents, quelle évolution percevez-vous ?
Avec 25 675 pêcheurs à jour de cotisation, les effectifs sont en hausse de 5 %. Une très bonne nouvelle puisque nous restions sur trois années consécutives de baisse.
Quels sont les points noirs ?
La gestion de l'eau, toujours, qui reste un combat quotidien, avec l'assèchement des rivières.
Je rappelle qu'auparavant, il arrivait que les rivières soient à sec du 1er août au 15 septembre. Là, quelquefois, ça commence en juin pour durer jusqu'en octobre.
Comment s'est traduite l'année 2007 à ce sujet ?
L'été 2007 pluvieux a minimisé l'impact sur nos cours d'eau. Pourtant il y a eu des à-sec. La preuve que, quand il pleut davantage que la moyenne annuelle, il faut quand même gérer. J'avais parlé de 2009 pour arriver à cet équilibre de gestion. Ce ne sera pas le cas. Cette échéance est repoussée à 2013. Retenons que les efforts ont commencé mais que les résultats se font attendre sur le terrain. En clair, les irrigants ont réduit leurs prélèvements, mais les rivières sont toujours en difficulté.
les raisons d'espérer ?
Oui, bien sûr. Il faut rester battant. Au travers des propos entendus lors de certaines de nos assemblées générales locales, il me semble que cette foi en l'avenir manque quelquefois. Je préfère donc dire : arrêtons le pessimisme ! Les bénévoles se décarcassent, nous travaillons ; Nous faisons remonter nos problèmes au directeur de l'eau. Il faut rester battant.
Et puis, la récente loi sur l'eau devrait nous apporter des finances supplémentaires. Avec un secteur de l'animation en plein développement, nous pourrons recruter du personnel et passer de 8 à 10 permanents.
Et au niveau de la ressource en poisson, quel est le constat ?
Hélas, toujours la prolifération de poissons-chats et d'écrevisses de Louisiane. La gestion du brochet doit être soutenue. Pour cela, il est primordial de tenir les prairies inondées en eau pendant six semaines. La gestion de la truite est aussi délicate. Mais là, encore une fois, soyons positifs. Avec une gestion de l'eau correcte, ces poissons vont revenir.
Et qu'en est-il des deux espèces migratrices les plus menacées, à savoir l'alose et l'anguille ?
La pêche de l'alose a été supprimée (NDLR : un moratoire de cinq ans a été mis en place sur le bassin Dordogne-Garonne-Charente-Seudre en raison de la baisse vertigineuse des stocks de ce poisson migrateur).
Pour l'anguille, la pêche continue en 2008, mais probablement des mesures édictées par l'Europe seront prises en 2009. Ce n'est pas sans lien avec les problèmes, déjà soulevés, de la sécheresse. Mais il y a aussi le souci de la cohérence dans la gestion de l'espèce entre la partie fluviale et la partie maritime de la Charente. Et qui ne concerne pas seulement les anguilles, d'ailleurs.
Que voulez-vous dire ?
Les Affaires maritimes, qui ont en charge le fleuve dans sa partie maritime (jusqu'au pont suspendu de Tonnay-Charente) ne gèrent pas du tout la quantité le stock de ces espèces, que ce soit avec les civelles, les alevins de bar, etc...
PÊCHE. --Quelles sont leurs satisfactions, leurs angoisses ?--
Le président départemental des pêcheurs fait le point
« Arrêtons le pessimisme » : Propos recueillis par David Briand
Le Saintais Jacques Fouchier est le président de la Fédération départementale de pêche, qui rassemble 24 associations dispersées sur l'ensemble de la Charente-Maritime. Juste avant l'assemblée générale de la Fédération, qui s'est tenue à Saintes samedi, il a accepté de répondre aux questions de « Sud Ouest ».
« Sud Ouest ». Que faut-il retenir de cette année ?
Jacques Fouchier. La pêche est pleinement insérée dans son environnement. Cela se manifeste à travers la forte hausse des animations effectuées dans tous les domaines. Un chiffre pour s'en rendre compte : + 47,50 % de demi-journées d'animations vendues en 2007, ce qui représente 1 486 personnes inscrites, contre 990 en 2006.
Nous nous rendons d'ailleurs compte que l'animation prend de l'ampleur, car les offices de tourisme nous sollicitent de plus en plus. Les curistes et les gîteurs nous le prouvent aussi. La pêche, qui a longtemps été un loisir artisanal, pratiqué par des pêcheurs qui prenaient égoïstement leur carte annuelle, devient donc une activité économique à part entière.
Et au niveau des adhérents, quelle évolution percevez-vous ?
Avec 25 675 pêcheurs à jour de cotisation, les effectifs sont en hausse de 5 %. Une très bonne nouvelle puisque nous restions sur trois années consécutives de baisse.
Quels sont les points noirs ?
La gestion de l'eau, toujours, qui reste un combat quotidien, avec l'assèchement des rivières.
Je rappelle qu'auparavant, il arrivait que les rivières soient à sec du 1er août au 15 septembre. Là, quelquefois, ça commence en juin pour durer jusqu'en octobre.
Comment s'est traduite l'année 2007 à ce sujet ?
L'été 2007 pluvieux a minimisé l'impact sur nos cours d'eau. Pourtant il y a eu des à-sec. La preuve que, quand il pleut davantage que la moyenne annuelle, il faut quand même gérer. J'avais parlé de 2009 pour arriver à cet équilibre de gestion. Ce ne sera pas le cas. Cette échéance est repoussée à 2013. Retenons que les efforts ont commencé mais que les résultats se font attendre sur le terrain. En clair, les irrigants ont réduit leurs prélèvements, mais les rivières sont toujours en difficulté.
les raisons d'espérer ?
Oui, bien sûr. Il faut rester battant. Au travers des propos entendus lors de certaines de nos assemblées générales locales, il me semble que cette foi en l'avenir manque quelquefois. Je préfère donc dire : arrêtons le pessimisme ! Les bénévoles se décarcassent, nous travaillons ; Nous faisons remonter nos problèmes au directeur de l'eau. Il faut rester battant.
Et puis, la récente loi sur l'eau devrait nous apporter des finances supplémentaires. Avec un secteur de l'animation en plein développement, nous pourrons recruter du personnel et passer de 8 à 10 permanents.
Et au niveau de la ressource en poisson, quel est le constat ?
Hélas, toujours la prolifération de poissons-chats et d'écrevisses de Louisiane. La gestion du brochet doit être soutenue. Pour cela, il est primordial de tenir les prairies inondées en eau pendant six semaines. La gestion de la truite est aussi délicate. Mais là, encore une fois, soyons positifs. Avec une gestion de l'eau correcte, ces poissons vont revenir.
Et qu'en est-il des deux espèces migratrices les plus menacées, à savoir l'alose et l'anguille ?
La pêche de l'alose a été supprimée (NDLR : un moratoire de cinq ans a été mis en place sur le bassin Dordogne-Garonne-Charente-Seudre en raison de la baisse vertigineuse des stocks de ce poisson migrateur).
Pour l'anguille, la pêche continue en 2008, mais probablement des mesures édictées par l'Europe seront prises en 2009. Ce n'est pas sans lien avec les problèmes, déjà soulevés, de la sécheresse. Mais il y a aussi le souci de la cohérence dans la gestion de l'espèce entre la partie fluviale et la partie maritime de la Charente. Et qui ne concerne pas seulement les anguilles, d'ailleurs.
Que voulez-vous dire ?
Les Affaires maritimes, qui ont en charge le fleuve dans sa partie maritime (jusqu'au pont suspendu de Tonnay-Charente) ne gèrent pas du tout la quantité le stock de ces espèces, que ce soit avec les civelles, les alevins de bar, etc...