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Jeudi 03 Septembre 2009
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MARENNES.
Marais et canal en danger
Poissons mort près du moulin des Loges. (photo janique villeneuve)
Le mercredi 26 août dernier, les représentants des associations la Gaule Marennaise (900 adhérents), de l'Acca de Marennes (200 adhérents) et l'Association des chasseurs de tonne (300 membres) se sont concertés sur le problème du manque d'eau dans les marais du canton de Marennes (Rochefort Sud).
Le constat est flagrant. Le niveau du canal de Marennes est inférieur aux années précédentes de moins 30 à 50 centimètres, plusieurs espèces de poisson (carpe et carassin) rencontrent un taux de mortalité inquiétant. « Quand on pêche des gardons, ils sont tout chauds », affirme l'un des participants, car le faible niveau d'eau allié à la chaleur met en danger cet écosystème aquatique.
La jussie présente dans les canaux accélère la dégradation des marais. Cette plante se nourrit de l'oxygène présent dans l'eau et conduit à une mort certaine le milieu aquatique, la faune et la flore. Dimanche 26 août, les pêcheurs ont constaté, dans le fossé qui longe le chemin du moulin des Loges, que des centaines de poissons étaient morts (carpes, carpeaux, brèmes, carrassins) et sont en décompositions à cause du manque d'oxygène et d'eau. Elle accélère l'envasement des canaux en ne permettant plus la libre circulation de l'eau. Ces canaux sont gérés par le Syndicat des grands marais de Marennes.
Conséquences économiques
Les problèmes se répercutent sur la pratique de la chasse et de la pêche. « On ne loue plus les marais pour la pêche, il n'y a plus d'eau, les poissons crèvent ! », explique Jean-Pierre Godrie (président de la Gaule Marennaise). Pour leur part, les chasseurs sont confrontés aux mêmes problèmes : les mares de tonne ne peuvent être remplies et ils constatent l'assèchement des marais
Un besoin d'entretien
« Il y a vingt ans, on mettait des cuissardes pour aller dans les marais », commente l'un des présidents de chasseurs. Aujourd'hui, la situation est bien différente. Les marais sont des espaces naturels qui nécessitent de l'entretien. L'été, la faune et la flore sont mises à rudes épreuves, plus particulièrement certaines espèces comme les iris, les asperges et les tortues. Le représentant des chasseurs à la tonne soulignait que les chasseurs propriétaires investissent tous les ans entre 1 500 et 2 000 euros dans l'entretien de leur terrain : curage de fossé, tonne, entretien des zones humides, et aujourd'hui ils ne peuvent pas pratiquer leur loisir.
L'utilisation de l'eau
Les participants à cette réunion souhaiteraient une concertation entre les différentes personnes concernées par l'utilisation de l'eau. Ils soulignent également un paradoxe : pourquoi les marais situés à Rochefort nord ne sont pas victimes de pénurie d'eau ? Vue la proximité géographie de ce lieu, les situations devraient être proches. « On jette de l'eau quand il pleut, après on se pose des questions », explique l'un des participants.
Auteur : Janique Villeneuve