Evaluation de la pollution à la portée de tous?

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claudie
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Evaluation de la pollution à la portée de tous?

Messagepar claudie » 04 juil. 2008, 16:14

Les insectes aquatiques
indicateurs de pollution

Toute la physionomie d’une rivière est révélatrice de son état de santé. La difficulté survient quand il faut repérer les organismes les plus significatifs d’un état donné. Le Cemagref travaille depuis de nombreuses années dans la recherche de bio-indicateurs qui permettraient de poser un véritable diagnostic de pollution. Insectes aquatiques et petits invertébrés seraient de bons candidats…

La loi sur l'eau de 1992 impose de maintenir et d'améliorer la qualité écologique des eaux de surface. La première étape consiste à mesurer cette qualité, notamment par le recensement des espèces vivant dans un cours d'eau et par la connaissance de leur fonction dans l'écosystème. Or les méthodes conventionnelles de bio-indication, basées sur les invertébrés (insectes, crustacés, mollusques, vers...) couramment utilisées dans ce but, ne tiennent pas compte du rôle qu'ils jouent. larve d'un éphéméroptère Elles ne permettent donc pas toujours de poser un véritable diagnostic de pollution.

Il s’agit donc de trouver un système d'évaluation de la qualité écologique de l'eau, qui tienne compte à la fois des organismes en place et de leurs caractéristiques, telles que la forme du corps, le nombre de cycles reproducteurs, le mode d'alimentation ou de respiration.
Une rivière passée à la loupe

En 1995, Stéphane Charvet du Cemagref de Lyon relève le défi. Ses travaux sont menés en partenariat avec la faculté des sciences de Lyon I pour la connaissance des traits biologiques des invertébrés et avec le GIP-Hydrosystèmes qui finance une partie de ses recherches.

Pour savoir si la fréquence de certaines caractéristiques biologiques (modes de respiration, de reproduction etc.) peut être modifiée par la pollution, des prélèvements sont effectués pendant un an dans une rivière de l’Ain à proximité d’une agglomération. Tous les mois, l’eau est analysée en amont et en aval de la station d’épuration de la ville et les invertébrés sont étudiés. La méthode utilisée pour les prélèvements des organismes respecte la norme IBGN (indice biologique global normalisé) de l’AFNOR 92. Huit prélèvements sont systématiquement effectués dans des zones bien différentes de la rivière. Un filet placé dans l’eau face au courant permet de capturer les organismes dont la taille est supérieure à 0,5 mm. Ces organismes sont ensuite triés et déterminés au laboratoire grâce à une loupe binoculaire. Il s’agit essentiellement de larves d’insectes, de crustacés, de mollusques, de sangsues et de planaires.


La référence d’un cours d’eau " en bonne santé "

En complément de l’étude précédente, 62 sites réputés non pollués ont servi de référence pour connaître la structure fonctionnelle typique d’une rivière en bonne santé. Les résultats des analyses révèlent que les caractéristiques biologiques ne changent pratiquement pas d'un cours d'eau à l’autre, dès lors qu’il est indemne de toute pollution. Tous ces prélèvements ont révélé des populations d’invertébrés avec des proportions équilibrées de tous les traits fonctionnels classiques comme la taille, la durée de vie, le nombre de cycles reproducteurs et le nombre de descendants. Une rivière en bonne santé est riche en invertébrés de taille moyenne comprise entre 5 mm et 20 mm. Leur durée de vie est de l’ordre de 1 an, avec un cycle de reproduction par an. Ils sont capables d’utiliser toutes les sources de nourriture présentes. La saison ne semble pas intervenir sur ces caractéristiques biologiques. De ce fait, le seul facteur de variation serait la pollution des eaux.
Des organismes adaptés pour résister à la pollution

Les prélèvements effectués à l’amont de la station d’épuration ont révélé une abondance d’organismes supportant une pollution accidentelle. Cette pollution mixte toxique et organique est liée aux déversoirs d’orages de la ville.

Les populations d’invertébrés sont perturbées par ces pollutions intermittentes. Les organismes les plus fréquemment retrouvés sont ceux qui sont capables de se remettre très vite d’une perturbation. Ils sont appelés organismes r (résilients). Ils se caractérisent par une nombreuse descendance. Ils sont en général de petite taille et ont une durée de vie courte. Ils respirent par les branchies mais aussi par un système leur permettant d’emmagasiner de l’air atmosphérique. Grâce à cela, ils sont capables de vivre dans des milieux peu oxygénés, comme dans le cas d’une pollution de type organique. Ces organismes sont souvent des larves d’insectes comme celles des coléoptères ou des libellules.


Sangsues pour rivières pauvres en oxygène

Lorsque le site est perturbé de façon constante par une pollution mixte, comme c’est le cas en aval de la station d’épuration, les organismes peuplant normalement cette partie de la rivière sont remplacés par d’autres encore plus résistants. Ils sont nommés organismes A (pour adversité). Ils présentent des caractéristiques très différentes des organismes r retrouvés dans la partie de la rivière moins polluée. Ils sont de grande taille, ils vivent plus longtemps et se reproduisent plusieurs fois dans l’année. Ils possèdent un système de respiration par le tégument encore plus efficace. Ainsi, ce système leur permet d’extraire directement et rapidement l’oxygène de l’eau, même si les concentrations sont faibles. Les invertébrés caractéristiques de ce type de conditions sont notamment les sangsues.
Connaître la pollution d’une rivière en observant sa faune

Depuis 20 ans, le Cemagref a effectué en France des milliers de prélèvements dans des rivières de qualités diverses. Grâce à cela, analyses physico-chimiques et recensements des populations d’invertébrés peuvent être mis en corrélation. C’est ainsi que sur une sélection de 108 échantillons pollués répartis sur la France, les analyses de la qualité physico-chimique des rivières ont révélé 2 grands types de pollution, un type organique et un type mixte à dominance toxique. Plus intégratrice, l‘observation de la structure fonctionnelle a permis de séparer 3 types de pollution, un type organique et deux types mixtes à dominance toxique. Cette différence s’explique par la diversité des substances polluantes qui rend impossible une analyse physico-chimique exhaustive de toutes les situations.

Une pollution mixte avec dominance toxique semble favoriser le développement de gros organismes. En revanche, une pollution de type organique va être favorable aux organismes de petite taille. Cependant, un troisième groupe d’invertébrés a été différencié dans le cas d’une pollution mixte à dominance toxique. Il est composé d’animaux de grande taille et de taille intermédiaire. Il a plus d’organismes à vie courte que d’organismes à vie longue.

Les caractéristiques biologiques des invertébrés aquatiques semblent donc bien représenter un outil extrêmement intéressant pour établir un diagnostic de pollution, c'est à dire pour la bio-indication. Cette méthode est en effet sensible aux différents types de pollution, et souvent même plus sensible que l’étude uniquement basée sur les espèces, c’est à dire sans tenir compte du rôle que jouent ces espèces dans l’écosystème.

De plus cette approche s’avère robuste face à la variabilité naturelle de la faune en fonction des régions (certaines régions possédant une faune particulière). Ceci signifie qu’elle peut être utilisée dans n’importe quelle région en France. Il n’est pas illusoire d’envisager une extension de son application à d’autres pays. A l’heure de l’harmonisation des réglementations dans l’Union Européenne, cet avantage doit être pris en considération.
( article lu à : http://www.cemagref.fr/informations/Dos ... rche01.htm )

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Messagepar Bruno » 04 juil. 2008, 19:01

Eh oui en voilà un bon baromètre !

Bruno

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Messagepar claudie » 08 juil. 2008, 21:17

méthode valable pour détecter la pollution à la dioxine et furane qui sont des substances hydrophobes et pouvant rester stables dans les sédiments. Mais la communauté benthique chargés du recyclage des matières organiques, se modifie rapidement car elle fixe très vite ces substances lipophiles très nocives pour ces petits invertébrés. C'est donc une bonne indication pour savoir si les poissons sont comestibles ou non, car eux souffrent moins de ces pollution, un peu comme des porteurs sains. Beaucoup d'espèce de poissons peuvent stoker beaucoup de toxine dans leur graisse ne ressentant les effets que lorsqu'ils puisent dans leurs réserves.(lors de la reproduction par exemple, les oeufs contiennent beaucoup de graisse, alimentation principale de la génération d'après) Il faut souvent plusieurs générations de poissons avant de s'apercevoir qu'ils ont des retards de croissances et de reproduction. Il en est de même pour l'homme situé en fin de chaîne. Mais l'espérance de vie étant plus longue chez notre espèce, nous avons le temps de stoker assez pour déclarer nos cancers. :evil:

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Messagepar STC » 09 juil. 2008, 22:04

p'tain .... ça devient "un peu trop" grave ... carrément de l'uranium :evil: :twisted:

http://www.carnavenir.com/forumphpbb/ph ... 8065#78065
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la Gaule Jonzacaise / Face Book : Sergio Tout Court

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Messagepar Bruno » 10 juil. 2008, 17:32

Et malheureusement, je crois qu'on n'est pas au bout de nos surprises ! :roll:

Bruno

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Messagepar claudie » 10 juil. 2008, 20:00

Lorsque j'étais dans la haute vienne, il y avait déja eu une pollution à l'uranium. Cela s'est soldé pas la vidange d'un étang qui servait à la pêche mais surtout à la baignade, et la non remise en eau depuis. Mais tout cela après avoir laissé la population s'imprégner pendant 4 ans alors que les résultats étaient connus. :evil:

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Messagepar jalocck » 11 juil. 2008, 09:40

mes enfants habitent a bessines/gartempe ou il y a quelques années la cogeme extraiyer de l'uranium , les collines on etaient reboisées mais les rivieres et ruisseaux qui passent par là ??mais l'uranium et dans le sol c'est vrai que parfois on trouve des beaux trous d'une vert emeraude mais les gens disent qu'ils sont la depuis des généeation et pas plus de cancer ou mortalite qu'ailleur
:?: :?:

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Messagepar claudie » 11 juil. 2008, 15:34

L'uranium naturel est présent partout mais tout est un problème de concentration. Les mines étaient à ciel ouvert et pour protéger les mineurs, on arrosait largement. Les eaux de ruissellement ont donc entraîné l'uranium naturel qui se retrouve concentré dans des étangs par ex, mais aussi dans les nappes phréatiques. Le deuxième problème de l'uranium, est que pour rentabiliser son transport, il est traité directement à proximité des mines, entrainant de nombreuses pollutions chimiques (diluant, acide ect, pour arriver à ce que l'on appelle le yellowcake) toutes ces opérations nécessitant de grande quantité d'eau pour le lessivage, donc encore du ruissellement. Les sites n'ont pas été dépollué bien évidemment, car le cout en est trop exorbitant de par son étendue.
Il y a également une pollution atmosphèrique due au radon gaz rare répandu sur terre issu de l'uranium, mais très concentré sur les terrils.
Les stériles, c'est a dire les résidus de l'exploitation étant peu concentré en uranium et donc absolument pas rentable à exploiter ont été abandonné, enfouis plus ou moins, et laissé accessible au lessivage des pluies.
En ce qui concerne la santé, l'uranium dans son état naturel est faiblement radioactif et ne présente donc pas de danger pour l'environnement. Mais il en est tout autre de la concentration importante en radioisotopes.
Ensuite il y a les risques accrus qui existent pour l'uranium enrichi, mais cela est un autre débat...

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Messagepar claudie » 11 juil. 2008, 15:42

Un petit détail, l'uranium est un minerai que l'on trouve associé très souvent au granit. Les maisons typiques de bretagne construites avec le plus beau granit, présentent de fortes concentration radioactives souvent supérieures au normes autorisées dans les centrales nucléaires, mais aussi du radon!! d'où les recommandation d'aérer les logements fréquemment surtout depuis qu'on a forcé sur l'isolation!!

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Messagepar claudie » 11 juil. 2008, 15:44

STC a écrit :p'tain .... ça devient "un peu trop" grave ... carrément de l'uranium :evil: :twisted:


Un peu plus d'info sur ces sites :
http://www.liberation.fr/actualite/econ ... or=RSS-450

http://www.liberation.fr/actualite/econ ... 934.FR.php

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Messagepar jalocck » 11 juil. 2008, 15:51

tu as rasion claudie les maisons sont en granit ,tu as du granit de partout , :wink:

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Messagepar Bruno » 11 juil. 2008, 17:37

Pour aérer sa maison en Bretagne, ils ont inventé Guy Cotten !!!! :P N'empeche que tout ça , ça pue et on ne sait qu'une infime partie des choses ! :cry:

Bruno

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Messagepar claudie » 11 juil. 2008, 23:13

Bruno a écrit :Pour aérer sa maison en Bretagne, ils ont inventé Guy Cotten !!!! :P N'empeche que tout ça , ça pue et on ne sait qu'une infime partie des choses ! :cry:

Bruno

Le radon n'a pas d'odeur et l'argent qui va avec encore moins! :evil:

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Messagepar claudie » 12 févr. 2009, 09:14

Un très bon documentaire hier sur la 3 au sujet des "décharges" de déchet de la filière uranium!
Rediffusion :vendredi 13-02-09 à 00h35 et mardi le 17-02-09 à 02h10

Présentation de l'émission si dessous avec accès au forum
http://programmes.france3.fr/pieces-a-c ... 247-fr.php

xaxxus
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Re: Evaluation de la pollution à la portée de tous?

Messagepar xaxxus » 19 févr. 2024, 00:45



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