http://www.sudouest.fr/2011/05/20/on-a- ... 7-1368.phpJonzac / On a marché sur la SeugneEn amont de Jonzac, par endroits, la rivière a perdu toute son eau.
Au pont de la Vallade, à Champagnac, plus aucune trace de la rivière sur 15 m de large.
Photo M.-L. G.
Il n'est pas besoin d'aller très loin, en amont de Jonzac, pour prendre la mesure des effets de
la sécheresse sur cette précieuse rivière Seugne qui prend sa source tout près de Montlieu-la-
Garde. En remontant vers Champagnac, du côté du moulin de Beauregard, l'eau stagne, il
n'existe plus d'échange entre l'amont et l'aval. C'est la même chose à Phelippeau.
Au pont de la Vallade (Champagnac), plus aucune trace de la rivière, dont le lit est à sec sur
plus de 15 mètres de large. À l'Île-Verte, juste un peu d'eau au barrage, mais aucune
circulation.
À Saint-Médard, le lavoir est vide, même si le Pharaon - ruisseau au si joli nom - semble moins
souffrir, et c'est tant mieux puisque le peu qu'il amène profite tout de même à la Seugne.
Toujours à Saint-Médard, le petit pont qui fait frontière avec Fontaines-d'Ozillac surplombe
désormais ce qui ressemble à un chemin sur 6 mètres de large. « Ici, l'eau ne coule plus du
tout depuis quinze jours. »
Nous sommes mercredi, il est 18 heures et le thermomètre avoisine les 28 degrés. « Cette sécheresse nous amène, avec près de trois mois d'avance, à une situation d'étiage
que nous connaissions, auparavant, au mois d'août. » Pourtant, à ce jour, Jacques Mailloux,
observateur scrupuleux de la pluviométrie et des niveaux de la rivière depuis trente ans, et
Pierre-Jean Ravet, président du syndicat de rivière Seugne-Amont et Pharaon, confient que, «
pour le moment, aucune mortalité de poissons n'a été signalée ».
Face aux mesures prises par la préfecture face à la sécheresse (1), tous deux estiment qu'il
est déjà trop tard pour le secteur de la Seugne-Amont et de ses affluents (Maine, Trèfle,
Pharaon), de Clam à Vibrac.
« Tout faux pour nous » « Par exemple, lundi 16 mai, selon les données fournies par Banque Hydro, nous avions un
débit de 123 litres par seconde (0,123 m³) à Saint-Germain-de-Lusignan et, dans le même
temps, 2 449 litres par seconde à la Lijardière (2,449 m³), le point de mesure situé en aval de
Pons, sur la commune de Saint-Seurin-de-Palenne. Or, c'est ce point de mesure qui sert de
référence pour la gestion du bassin de la Seugne. Alors, pour nous, c'est tout faux. »
Si, à Jonzac, en regardant sous le pont de pierre, on mesure bien que le niveau de la Seugne
a baissé, selon les spécialistes « ce serait bien pire encore si la rivière, ici, ne bénéficiait pas
de trois arrivées d'eaux : les rejets des thermes et des Antilles ainsi que le bief du moulin de
chez Bret. Et, en aval, à Saint-Germain-de-Lusignan, la Seugne bénéficie du rejet de l'eau
épurée de la station d'épuration, à raison de 1 000 à 1 500 m³ par 24 heures. »
Il faut ajouter que les travaux de restauration et d'étanchéité conduits à Jonzac, sur
différents ouvrages hydrauliques de la rivière, favorisent un meilleur maintien de l'eau et
évitent l'assèchement.
(1) Notre édition d'hier, pages 14 et 15.