Salut Nelly,
merci pour ta réponse très détaillée... Tu dis ne pas être experte en la question mais forcément tu l'es quand même (tu es agricultrice?), ne serait-ce que pour un profane comme moi. Et donc évidemment sur le plan technique, je peux difficilement infirmer ou confirmer tes dires. Je te fais confiance... Cependant, si tu le permets, j'aimerai quand même répondre à certains éléments de ta réponse qui me gêne quelque peu si l'on peut dire....
Nelly a écrit : mais elles auront besoin de temps, et on ne peut pas tout changer du jour au lendemain, ce n’est pas possible. Ou bien on instaure un pouvoir totalitaire. Est-ce que je me fais comprendre dans ce sens ?
Moi j'ai envie de te répondre là : est-ce que l'agriculture conventionnelle moderne et en particulier les grandes productions céréalières n'est pas une usage totalitaire déjà des milieux naturels? Contrairement à des usages des milieux naturels qui respectent les capacités-limites naturelles (à notion de "seuil" du milieu dans ses capacités productives) et ne cherchent pas à les transgresser. A l'inverse la maïsiculture puisqu'on parle d'elle a une perception des milieux naturels tout à fait totalitaire à mon sens, arasant les moindres disparités locales, transgressant les seuils, cherchant à augmenter artificiellement les capacités productives, etc... Donc, de ce point de vue, qui est le plus disposé à mettre en garde face à l'idée d'un totalitarisme?
D'autre part, bien que je conçoive qu'on ne peut changer du jour au lendemain, il me semble que notre mode de vie global outre qu'il n'est pas extensible à l'ensemble de la planète et qu'il prouve régulièrement ses limites environnementales, ses capacités destructrices sur les écosystèmes, etc, etc, ce mode de vie non viable à long terme trouvera tôt ou tard un mur en face de lui qui nous contraindra à le reconsidérer sérieusement voir radicalement...
Nelly a écrit :
le maïs français a toujours été une culture connue pour ses besoins en eau…
Là j'en sais rien et je te fais confiance. Moi je suis trop jeune pour savoir. Seulement, si je me fie au savoir empirique des personnes qui ont connu les cours d'eau charentais avant l'explosion de la maïsiculture intensive, pourquoi n'y avait-il pas de tel problèmes d'assecs précédemment? Outre les problèmes d'assecs, il y a aussi les crues qui manquent, et l'écoulement des eaux qui se trouve parfois inversé...
Nelly a écrit : Pourquoi donc ne pas les mettre ailleurs les maïs? parce que là où il n’y a pas de grandes cultures, il y a de l’élevage, et là où il y a de l’élevage les cultures leurs sont destinées. Donc pas d’exportation ou de vente.
Là, ça me paraît un peu simpliste cette idée. Sans vouloir crier au complot, n'y a-t-il pas d'autres enjeux, d'autres intérêts, qui ont fais établir des plans de productions décidés à l'échelle européenne et planétaire??... Juste une question
Egalement, je ne comprend pas bien ta réponse.... Pas d'exportation ou de vente? Il faudrait aller à La Pallice pour vérifier cela? Encore une fois je me reporte sur le documentaire "Pour quelques grains d'or" dans lequel les réalisateurs mentionnent je ne sais plus combien de tonnes de maïs produit en Charente Maritime qui sont exportées à destination de la Mauritanie...
Nelly a écrit :
1) du composte ou du fumier peuvent les remplacer à 100 % côté fertilisation.
D'accord, mais alors la question qui se pose c'est concrètement est-ce que c'est cela qui est pratiqué par la majorité des maïsiculteurs?
Nelly a écrit :
2) Vaut-il mieux ne pas mettre d’engrais, avoir des rendements faibles et en gros avoir besoin d’une années supplémentaire de culture à un moment donné pour avoir les mêmes quantités récoltées au final
A mon sens si je puis me permettre, ni l'un ni l'autre. Il conviendrait avant tout de reconsidérer nos objectifs de productions? Produire pour quoi et comment? Pourquoi ne pas réfléchir à l'idée d'une décroissance, à des circuits économiques plus locaux, plus réduits, etc....
Nelly a écrit :
Donc en effet le maïs est une plante coûteuse et pour l’environnement, et pour le contribuable pour ceux qui l’irriguent, mais rien ne la remplace pour le moment dans son contexte.
Encore une fois, je renvoie au documentaire en question, où un agronome de l'INRA précise clairement que les choix de production céréalière qui ont été fait ont tous été orientés vers la culture du maïs. Or, d'autres plantes bien plus adaptées à leur milieu de production auraient pu tout autant être privilégiées et être plus rentables et pour les contribuables, et pour le milieu, et pour l'agriculteur... Il cite d'ailleurs en exemple une plante dont le nom m'échappe maintenant mais qui fournit autant de protéines que le maïs pour nourrir le bétail... a voir...
Nelly a écrit : Pour la remarque concernant la potentialité de production de la Terre si tous pratiquaient l’agriculture biologique. Peut-être ses études sont sérieuses… mais juste une remarque, qu’est-ce qu’ils incluaient dedans ? les céréales directement consommées par l’homme ? est-ce que les biocarburants étaient compris dans ses surfaces ? (parce que ces productions non consommées représentent de la surface non nagligable), est-ce qu’ils incluaient l’élevage qui consomme de la céréale ? qu’est-ce qu’ils mettaient dessous cette affirmation ?...
ca je ne peux pas te dire...